J'ai pas prévu d'être une meilleure version de moi-même
Résolutions / injonctions, même combat
Bonjour, bonjour et bonne année mes cher·e·s petit·e·s lecteur·rices !
Si tout s’était bien passé, au moment où vous lisez ces lignes, j’aurais dû être à Majorque en train de décuiter après avoir passé une soirée de folie avec mes copines. Avec un peu de chance, j’aurais pensé à pas faire trop de mélanges, à boire suffisamment d’eau et à bouffer des pâtes avant d’aller me coucher, mais je me connais, c’eut été peu probable. Alors j’aurais certainement dû être en train de dérouiller sévère au fond de mon pieux, mais pour la bonne cause. Et bien que nenni ! Oui je dérouille sévère au fond de mon pieux, mais parce que j’ai le Covid. Alors pas de Majorque, pas de fiesta de folie hier soir. A la place, je me tape une petite quarantaine des familles qui va pas tarder à me rendre encore plus tarée que je ne le suis déjà.
Bref, qui dit nouvelle année, dit résolutions et tout le tintouin.
On va nous bassiner pendant une plombe sur le fait de se remettre au sport, de passer moins de temps sur Insta, de faire des économies, d’être une meilleure version de soi-même BLA. BLA. BLA.
Je pense que vous vous en doutez, moi j’en ai un peu rien à carrer de tout ça.
Mais j’avoue qu’à chaque fois, ça me met quand même un petit coup de pression.
- Je devrais peut-être me remettre à courir et faire du yoga plus souvent
- Han c’est vrai que je devrais peut-être manger un peu plus sainement
- Arrêter de picoler en semaine
- …
Oui, bon, non.
En fait moi, plus je me mets la pression, moins je fais les choses. Plus tu m’assènes de faire quelque chose, moins je vais avoir envie de le faire. Et d’ailleurs je peux faire tout à fait l’inverse de ce que je viens d’énoncer par pur esprit de contradiction. Mais au bout d’un moment, on s’en sort plus.
Résolutions / injonctions, même combat
Si on écoutait tout ce qu’on nous dit, on serait de parfaits petits soldats, qui se lèvent à 5h tous les matins pour dessiner et écrire de la poésie avant de se préparer à aller taffer, on marcherait bien tous 10k pas par jour en plus de faire 1h de sport, on mangerait nos 5 fruits et légumes quotidiens, on aurait aussi le temps de faire le ménage, les courses, se préparer des repas bons ET sains, d’aller au ciné et voir des expos, de s’éduquer au féminisme et à prendre soin de la planète, de sortir avec nos ami·e·s … Le tout en étant un·e parent·e et un·e amant·e parfait·e.
Ça donne peut-être envie à certain·es, et c’est tant mieux, mais moi pas du tout.
Ce genre de routine me fait chier. Je crois que j’aime que ce soit un peu plus wild que ça. Un peu plus spontané. Un peu plus pimenté.
Ma - très sage amie - Lulu (vous la connaissez sûrement sous le ptit nom de La Ptite Noisette1), me racontait, alors que je l’interviewais pour un magazine pour lequel je bosse, qu’on ne pouvait pas changer et mettre en place des habitudes si on ne le faisait pas pour les bonnes raisons. Je m’explique, en fait, tout dépend de POURQUOI vous faites les choses. Si vous voulez changer pour répondre à une pression sociale, vous pouvez être certain·e que dans 2 mois vous abandonnerez … En revanche, si vous le faites pour vous, parce que vous en avez envie, parce que ça vous fait vibrer, parce que c’est quelque chose que vous kiffez … Alors là c’est (presque) tout gagné ! Il y a de très grandes chances que votre “résolution” se transforme en habitude et qu’en plus de ça, vous y preniez du plaisir, le tout sans (trop) faire d’efforts.
La notion de plaisir, c’est quand même drôlement important non ? Et pourtant, qu’est-ce qu’on l’oublie !
Et si vous n’arrivez pas à tenir de “résolutions”, dîtes-vous bien une chose : on s’en fout. C’est pas grave. C’est sûrement que ce n’était pas le moment. Ou que ce n’était pas fait pour vous.
Par ce que dans cette société où conditionnement et formatage sont légion, on finit par ne plus faire les choses pour soi, mais plutôt pour répondre à des injonctions. Et c’est difficile, j’en conviens, de ne pas succomber à cette tentation. Moi-même je tombe les deux pieds dedans à de nombreuses reprises. Un petit coup de faiblesse, un petit moment de vulnérabilité et BAM. J’y suis jusqu’au cou !
La société nous donne des lignes directrices, à nous de les détourner - dans tous les sens - pour se les approprier.
Les envies, ça varie
Et puis surtout, mes envies varient, en fonction de ce que je traverse dans ma vie. Il y a quelques mois, je suis partie 3 semaines à Ibiza, j’avais besoin de décompresser et de faire la fête (quel meilleur endroit pour ça ?). Je l’ai donc fait, pendant 3 semaines. J’ai très mal mangé, j’ai picolé, j’ai vécu la nuit et dormi la journée. Et puis après, j’ai atterri à Barcelone. Et là j’ai ressenti le besoin de ralentir, même si Barcelone est aussi un endroit où faire la fête et rencontrer plein de monde. Mais non, moi j’avais besoin d’être au calme. Alors je me suis écoutée et je me suis foutu la paix. J’avais besoin de me recentrer sur moi, j’ai repris le yoga, arrêté de faire entrer dans ma vie 15000 personnes que je ne reverrai jamais. Et probablement que dans quelques semaines j’aurai besoin de tout à fait autre chose. Et ce sera très bien comme ça. Et je m’écouterai encore une fois.
J’aime pas cette idée véhiculée par les résolutions d’être “une meilleure version de soi-même”. Comme si on partait du postulat que ce qu’on fait, peu importe ce que c’est, mais on le fait mal, que c’est mauvais. Peut-être que c’est tout ce qu’on est capable de faire maintenant. Peut-être que c’est juste ce dont on a besoin à un instant T. Mais j’ai bien conscience que ce n’est pas si simple que ça. Ce n’est pas si binaire, bien au contraire.
Voilà, quoiqu’il en soit, j’ai pas prévu d’être une meilleure version de moi-même.
Juste la version qui me convient en ce moment.
Prenez soin de vous ❤️
Vous pouvez lire son blog ici : https://laptitenoisette.com/ et vous pouvez la retrouver sur Insta là : https://www.instagram.com/la_ptite_noisette/