“Alors, bonne nouvelle, j’ai vu un chien aujourd’hui.”
J’ai vu passer ce meme il y a quelques temps sur Instagram, je l’ai aimé, je l’ai partagé, il vous a beaucoup fait rigoler.
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Et puis il m’a inspirée …
Les fêtes de fin d’année sont passées. Et on a du affronter la pression sociale qui va avec.
On en parlait il y a quelques temps avec une de mes colocs. De ces personnes qui se mettent en couple avec quelqu’un qui ne leur correspond pas tout à fait, parce que c’est dur d’affronter sa famille en tant que célibataire. Parce que c’est dur d’affronter les “Alors, toujours pas de petit copain·copine ?”. Parce que c’est chiant de devoir se justifier, de devoir trouver des excuses. Parce que oui, parfois c’est dur d’affronter les soirées où tout le monde est en couple et que toi tu rentres seul·e chez toi.
Évoluer en dehors des cases …
J’ai de la chance, ma famille est pas reloue sur ce sujet et je ne ressens pas cette pression avec elle. Sauf peut-être il y a quelques semaines quand un de mes cousins a envoyé une photo de son petit bébé qui vient de naître dans notre groupe de couz sur WhatsApp. Je suis très heureuse pour lui. Mais la petite pression sociale est venue frapper à la porte “toc toc, il est plus jeune que toi”. Ah ouais. C’est vrai que j’ai 31 ans.
Et à 31 ans, surtout en tant que femme, on attend quand même pas mal de choses de toi. En plus de ça, je suis désormais célib, sans appart fixe, sans job stable, sans enfant, végane et féministe. Alors autant dire que les cases, j’en remplis plus une seule. La pression sociale est donc très forte. Trop forte.
J’essaie de déconstruire tout ça, et j’évolue dans un milieu qui me permet de le faire assez facilement (je voyage beaucoup et je fréquente énormément de “nomades” qui sont pour la plupart célib / sans enfants / sans maison). Malgré tout elle est présente et pesante. Alors je n’ose pas imaginer à quel point ce serait difficile si j’étais restée dans ma ville natale. D’ailleurs, j’y mets plus trop les pieds. En partie pour cette raison. Je me sens pas à ma place là-bas, notamment à cause de ça. Je me sens trop comme un OVNI. Alors je suis partie. Et j’ai pris mes distances avec certaines personnes qui me renvoyaient mon mode de vie comme étant un échec. J’en discutais il y a quelques jours avec un de mes colocs. Il m’expliquait que chez lui en Belgique, il se sentait incroyablement seul, parce que personne ne comprend ses envies d’évoluer en dehors des cases mariage / bébé / maison. Et à quel point ça lui faisait du bien de se retrouver entouré de nomades, qui partagent le même état d’esprit. Je crois donc que c’est là la clé, c’est de s’entourer de personnes qui vous comprennent. Pas forcément qui vous ressemblent, même si c’est un plus, mais au minimum qui vous comprennent.
Bref, je sais donc à quel point c’est difficile. Pour autant, je crois qu’il est important (et ceci est un rappel pour moi-même), il est très très très important, de ne pas accepter tout et n’importe quoi, tout et n’importe qui, pour répondre à ces putains d’injonctions.
Et ça ne vaut pas que pour la vie amoureuse. J’ai vu des amis accepter des jobs de merde juste parce qu’il FAUT avoir un travail1. Je me suis vue rester bloquée dans des missions merdiques pour ne surtout pas me retrouver “sans rien”, alors qu’un mois sans retombées financières aurait suffit pour retrouver quelque chose qui me correspondait bien mieux. Mais c’est difficile, que c’est difficile d’évoluer en dehors des cases.
Créer sa propre réalité
L’été dernier, j’étais en Sicile, en train de me baigner avec un de mes amis, notre long voyage de 4 mois touchait à sa fin et on discutait de tout ce que je viens d’évoquer. Et il m’a dit ceci (il faut l’imaginer dans un anglais très approximatif parce qu’il est Italien) :
- Je suis tellement reconnaissant de vous avoir tous·tes rencontré·e·s2, vous m’avez montré qu’il existait autre chose que métro / boulot / dodo, que de devoir rester enfermé dans un bureau 7h par jour à faire un job qui m’emmerde au plus haut point.
Lui est étudiant et nous, on est tous·tes nomades, freelance ou on bosse en full remote3. Et il pensait que la seule chose qui existait, c’était ce schéma classique. Et il était profondément malheureux à l’idée de devoir s’y plier. Pourtant, s’il vient d’un petit patelin du Nord de l’Italie, il fait ses études à Bologne, qui est une ville réputée pour être très alternative. C’est dire ! Ces normes et ce schéma sont bien instaurés et il est très difficile de les déconstruire.
J’ai l’impression d’être si loin de la réalité, de cette réalité.
On a continué notre petite conversation, avec mon ami. Je devais rentrer après 4 mois de voyage pour 3 semaines dans ma ville natale et j’appréhendais beaucoup. Ce retour à “la réalité”. A cette réalité. Alors que pendant 4 mois j’avais vécu une vie complètement différente, en dehors des cases. Je me sentais en total décalage. Et alors qu’on barbotait dans l’eau turquoise de Sicile, j’ai réalisé ceci :
- C’est ça ma réalité maintenant, Matte
- C’est beau, ne l’oublie pas quand tu repasseras par chez toi
On nous fait croire que c’est mal d’aspirer à autre chose. C’est faux. Je sais à quel point c’est dur de ne pas correspondre à ce qu’on attend de nous, mais vous pouvez créer votre réalité à vous. Et elle sera si belle !
Prenez soin de vous ❤️
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Bien sûr je parle ici de personnes privilégiées qui peuvent “se permettre” de choisir.
Nous sommes un groupe de 5 ami·e·s, 3 filles de Besançon et 2 Italiens, et on aime bien voyager ensemble.
Il existe des contrats qui permettent de télétravailler à 100%.