32.
Voilà, aujourd’hui j’ai 32 ans. Ça me fait bizarre.
Avec mes ami·e·s, on flippe un peu (ok beaucoup) de vieillir. Du temps qui passe. A chaque anniversaire, c’est les mêmes peurs qui ressurgissent, inlassablement, les mêmes conversations qui refont surface.
On avait une trouille bleue de la trentaine. Maintenant qu’on est dedans, c’est les 35 qui nous font peur. On se rend compte aussi, et même si c’est très léger, qu’on se remet de moins en moins bien de nos cuites, qu’on peut plus autant enchaîner les soirées.
“On est vieux·vieilles, ça craint”
“Ça passe trop vite”
Ah le temps qui passe … Même si je profite à fond, il me fout toujours autant les jetons. Il faut dire, on a quand même grandit avec cette foutue injonction. Ne pas vieillir, surtout pas. Alors puisque ce mot fait si peur, j’ai envie de le remplacer par grandir. A quel moment on a arrêté de grandir ? A quel moment on ne dit plus qu’on grandit mais qu’on vieillit ? Autant j’ai peur de vieillir, autant je suis contente de grandir. Parce qu’en grandissant, j’apprends. J’apprends à me construire d’une façon qui me correspond mieux. J’apprends à m’écouter, à me respecter un peu plus. J’apprends de mes expériences, qu’elles soient agréables ou un peu moins. Ça me plaît de grandir, d’évoluer, de mûrir. J’aime ça. C’est toujours une opportunité de s’améliorer. Et de s’approcher un peu plus près de ce à quoi on aspire. Ça devrait pas tant nous faire peur de vieillir, de grandir. Parce que c’est ce qu’il y a de plus beau !
Alors moi, ce que je me somme de faire chaque année, c’est de profiter, quoiqu’il arrive. De ce temps qui passe, je veux en faire ce que j’aime, ce qui me plait, ce qui m’épanouit, ce qui me fait me sentir bien. D’oser un peu plus aussi, même si c’est quand même bien souvent difficile. Pour ne surtout pas avoir de regrets. Oser profiter. Oser kiffer.
Je trouve qu’on n’ose pas assez.
Je m’en suis rendue compte il y a déjà quelques années. Pendant longtemps mon quotidien et mes actions étaient régis par la peur. La peur d’échouer, la peur d’être jugée, la peur quelle qu’elle soit. Aujourd’hui, je flippe toujours autant, mais je ne m’empêche plus d’y aller. Au contraire, plus j’ai peur, plus je me dis que ça vaut le coup de foncer. La peur est inconfortable, mais elle n’est que passagère et elle laisse place à un sentiment qui n’a pas de prix : la fierté d’avoir agi. Parce que oui, le temps passe, alors autant le mettre de son côté pour ne rien regretter.